”Bois profonds” est un conte. “Il y avait, il y a, si l’on y croit, si l’on se donne la peine d’y croire, bien plus profond que l’océan, un bois sans fin…” À la manière des histoires de nos anciens, celle de Raphaële Frier explore les peurs et les espoirs de l’enfance, le jeu de se faire peur, en sachant que l’on ne risque rien. Tous les éléments sont là : le chemin, l’épaisse forêt, les branches et les ronces, les craquements, les grognements et les cris. Et à chaque détour de vers, on s’attend à voir surgir le loup, qui gît au fond de nous… “Bois profonds” est un récit philosophique. “Jusqu’au moment où, jusqu’à l’endroit qui, pourquoi, comment, on ne sait pas, mais on y est.” On sent que la quête parle de soi. On sent que chaque histoire parle de soi, qu’être lecteur, c’est entrer dans cette exploration de soi.
”Bois profonds” est un jeu, un parcours ludique. Dans les “”Bois profonds”, on dirait qu’on tire les cartes de sa vie. L’autrice serait-elle cartomancienne ? Est-ce que “Bois profonds” est un précis de méditation ou de yoga pour enfants ? On se le demande parfois. “Quelque chose bouge, là ! Un seigneur te regarde, (…) Immobile, et pourtant tu foules ses pas puissants, tu files entre les grands chênes, si loin de toi, bien au-delà de toi”. Une chose est certaine, “Bois profonds” est un poème et chacun le lit comme il a envie. C’est la proposition faire à Amélie Jackowski par Le port a jauni : entrer graphiquement dans ces “Bois profonds” par le conte, la magie, la cartomancie pour laquelle elle est si douée, la philosophie ou la psychologie, mais y pénétrer avec jeu et avec joie!
Edizione francese.